Demander une exonération de franchise : conseils et modèles de lettres

19 juin 2025

Qu’est-ce qu’une exonération de franchise et dans quels cas la demander ?

La franchise est une somme qui reste à la charge de l’assuré lorsqu’il fait jouer son assurance pour un sinistre. Elle se retrouve dans de nombreux contrats : assurance habitation, automobile, mutuelle santé, responsabilité civile professionnelle, etc. Elle vise à partager la charge financière avec l’assuré, et ainsi inciter celui-ci à adopter une attitude responsable (en matière de conduite, de prévention des risques, etc.). Dans certains cas, toutefois, il est possible de demander une exonération de cette franchise : soit partielle, soit totale. Cela signifie que vous souhaitez être entièrement ou partiellement dispensé de payer cette somme.

Les cas les plus courants se présentent lorsque le sinistre en question peut être associé à un tiers responsable, lorsque le contrat d’assurance prévoit des clauses spécifiques favorables ou lorsqu’un événement exceptionnel est intervenu (catastrophe naturelle reconnue par arrêté, vol avec agression prouvée, etc.). Il existe également des situations dans lesquelles vous n’êtes pas responsable de l’accident : par exemple, si votre voiture a été emboutie alors que vous étiez à l’arrêt et que le fautif est clairement identifié. Dans ce type de scénario, vous pouvez tenter d’obtenir du service client de votre compagnie d’assurance une prise en charge à 100 % du coût des réparations.

Les dispositions légales en la matière sont encadrées par le Code des assurances. Toutefois, chaque contrat inclut souvent des clauses spécifiques qu’il convient d’examiner avec beaucoup d’attention. Si, par exemple, votre assurance automobile prévoit une franchise en cas de bris de glace, vous ne pourrez pas demander d’exonération « par principe ». Vous devrez démontrer l’existence d’un motif légitime : défaut d’entretien d’un tiers, vandalisme avéré, vice administratif, etc. L’important est également d’apprécier le montant de la franchise : plus il est élevé, plus il vaut la peine de faire la démarche. Gardez en tête qu’une exonération vous permet de gagner du temps et de l’argent, en évitant de payer une somme que vous jugez injuste ou exagérée.

Les éléments essentiels à vérifier avant de rédiger votre demande

Avant de vous lancer dans la redaction de votre courrier, il est crucial de rassembler toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension de votre situation. Une demande d’exonération de franchise ne se fonde pas sur un simple souhait : elle doit être étayée, argumentée et conforme à votre contrat. Les compagnies d’assurances étudient ces requêtes avec attention, mais s’attendent aussi à ce que vous fournissiez des pièces probantes, dans un esprit de bonne foi et de clarté.

Identifier votre type de contrat d’assurance

Si vous êtes assuré pour votre voiture, votre habitation, votre santé ou tout autre risque, commencez par relire votre contrat. Chaque police d’assurance spécifie le montant de la franchise applicable selon le type de sinistre, ainsi que les circonstances dans lesquelles cette franchise peut être réduite. Vérifiez la partie « franchise et exclusions ». Cette section indique souvent les situations qui permettent la suppression totale ou partielle de la somme restante à votre charge. Prenez le temps de repérer le numéro de la clause concernée, son intitulé et la teneur exacte de ce qu’elle prévoit. Ces bases sont essentielles pour argumenter votre demande de manière précise et solide.

Vous constaterez peut-être que certaines conditions suspensives ont été prévues dans le contrat. Par exemple, si vous avez déclaré un sinistre dans les délais prévus par le contrat (souvent 5 jours ouvrés), il se peut que votre compagnie vous propose une exonération partielle. Une autre situation courante : si vous souscrivez un certain type de protection optionnelle, vous pouvez également bénéficier d’une prise en charge plus avantageuse. Tout cela se trouve noir sur blanc dans les documents contractuels. Assurez-vous donc de bien lire ces passages avant d’adresser votre demande d’exonération de franchise.

Réunir les justificatifs et preuves nécessaires

Pour renforcer la crédibilité de votre courrier, pensez à inclure ou mentionner dans votre lettre les documents justificatifs suivants :

  • Un constat amiable, le cas échéant, ou une preuve de dépôt de plainte (en cas de vol) ;
  • Des photos ou vidéos prouvant votre non-responsabilité ou la survenance de circonstances exceptionnelles ;
  • Toute correspondance antérieure avec votre assureur, mentionnant la possibilité d’exonération ;
  • Une attestation de témoin, si nécessaire, pour renforcer votre version des faits ;
  • Tout autre justificatif lié au sinistre (facture, évaluation d’expert, etc.).

Les compagnies d’assurances apprécient la clarté et la précision de vos arguments. Plus votre dossier est étoffé, plus votre interlocuteur aura la sensation d’avoir affaire à un assuré sérieux, qui connaît ses droits et sait justifier sa position. Cela peut considérablement augmenter vos chances d’obtenir, sinon une exonération totale, du moins une réduction significative de la franchise.

Comment structurer votre courrier de demande d’exonération de franchise ?

Lorsque vous entamez la rédaction proprement dite de votre lettre, pensez à la clarté de votre propos et à la pertinence de votre demande. Vous pouvez structurer votre courrier autour de quatre grands axes :

  1. L’objet et les références du contrat : précisez dès l’entame que vous sollicitez une exonération de franchise, et indiquez clairement le numéro de votre contrat ou police d’assurance.
  2. Le rappel des faits : exposez succinctement les circonstances du sinistre (date, lieu, nature des dommages). Évitez les détails superflus, mais soyez suffisamment précis pour que l’assureur puisse s’y retrouver.
  3. Les arguments et pièces justificatives : citez la clause du contrat qui vous autorise à demander une exonération, et joignez, ou mentionnez, les documents susceptibles de prouver votre non-responsabilité ou la survenance de circonstances particulières.
  4. La conclusion et la demande formelle : indiquez clairement ce que vous attendez de votre compagnie d’assurances : une exonération totale ou, le cas échéant, partielle du montant de la franchise.

Pour mettre en avant votre bonne foi et votre volonté de collaborer, vous pouvez également ajouter, dans le dernier paragraphe, une mention indiquant que vous restez disponible pour fournir plus d’informations si nécessaire. Veillez à ce que votre lettre soit courtoise, professionnelle et exempte de tournures sèches ou offensantes. N’oubliez pas que votre dossier sera étudié par un gestionnaire qui attend avant tout de la cohérence et de la politesse. Enfin, si vous effectuez l’envoi par courrier recommandé, conservez précieusement l’accusé de réception, qui fera foi dans le suivi de votre demande.

Modèles de lettres pour demander une exonération de franchise

Je vous propose ci-dessous deux exemples de lettres. Le premier s’applique plutôt à un cas d’accident auto avec un tiers identifié, tandis que le second s’adresse davantage à une situation d’assurance habitation pour un sinistre hors de votre volonté (par exemple, un dégât des eaux causé par la canalisation commune de l’immeuble). Adaptez les formules à votre propre situation, en veillant à changer les dates, les numéros de contrat et tout autre détail personnel.

Modèle 1 : Demande d’exonération de franchise pour un sinistre automobile

Madame, Monsieur, Objet : demande d’exonération de franchise – Contrat n°[Référence]

Je soussigné(e) [Votre nom], titulaire du contrat d’assurance automobile n°[Numéro du contrat], vous écris afin de solliciter une exonération de la franchise liée au sinistre survenu le [date], à [lieu]. En effet, alors que j’étais à l’arrêt réglementaire, j’ai été percuté(e) par un autre véhicule dont le conducteur a immédiatement reconnu sa responsabilité (constat amiable joint).

Conformément à la clause [numéro/nom de la clause] de mon contrat, et compte tenu du fait que je ne suis en rien responsable, je vous demande de bien vouloir procéder à la prise en charge totale de la franchise. Vous trouverez en pièces jointes : le constat amiable dûment complété, des photographies du lieu de l’accident et toute autre preuve attestant de ma non-responsabilité.

Je reste à votre entière disposition pour tout complément d’information. Je vous remercie par avance pour l’attention portée à mon dossier et vous prie de croire à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Signature [Votre nom]

Modèle 2 : Demande d’exonération de franchise pour un sinistre habitation

Madame, Monsieur, Objet : exonération de franchise – Contrat habitation n°[Référence]

Je vous adresse ce courrier afin de vous demander l’exonération de la franchise prévue par mon contrat d’assurance habitation n°[Numéro du contrat], à la suite du dégât des eaux survenu le [date] dans mon appartement situé au [adresse].

Selon l’expertise réalisée, la fuite provient de la canalisation commune de l’immeuble, et je n’ai donc engagé aucune responsabilité directe. Conformément à l’article [numéro/nom de l’article] de mon contrat, une exonération partielle ou totale est possible en cas de sinistre dont je ne suis pas la cause. J’ai joint à ce courrier le rapport d’expertise, ainsi que les devis et photos démontrant l’origine du problème et l’étendue des dégâts.

Au vu de ces éléments, je sollicite donc votre intervention pour annuler ou réduire le montant de la franchise à ma charge. Je reste disponible pour tout renseignement complémentaire et vous remercie d’avance de bien vouloir étudier ma demande avec bienveillance.

Signature [Votre nom]

Conseils pratiques pour maximiser vos chances d’acceptation

Lorsque vous déposez un dossier de demande d’exonération, tenez compte des points suivants afin de mettre toutes les chances de votre côté :

Respectez toujours les délais. La plupart des contrats d’assurance imposent une déclaration de sinistre dans un court laps de temps (souvent 2 à 5 jours ouvrés). Au-delà, votre requête peut être refusée. – Conservez l’historique de vos échanges avec l’assureur : courriels, lettres, messages téléphoniques, etc. Cela vous servira de preuve si un litige survient, et vous permettra de prouver votre diligence. – Restez courtois et professionnel tout au long de votre demande. Des propos agressifs ou menaçants peuvent porter préjudice à votre crédibilité. – Fournissez des justifications solides. Autant que possible, étayez chaque argument par un document ou une référence contractuelle précise. – Identifiez la bonne personne à qui écrire. Envoyez votre courrier au service compétent, ou à défaut, à l’adresse indiquée dans vos conditions générales. Mentionnez clairement les coordonnées de votre référent.

En cas de refus : démarches complémentaires et solutions alternatives

Malgré tous vos efforts, il arrive que l’assureur refuse la demande d’exonération. Cela peut provenir de différentes raisons : par exemple, votre sinistre est effectivement couvert mais la responsabilité n’est pas clairement établie, ou bien les conditions contractuelles ne prévoient pas la possibilité d’une exonération pour ce type de dommage. Avant de baisser les bras, vérifiez si vous disposez encore de solutions de recours.

Une première option consiste à contacter à nouveau votre conseiller ou gestionnaire pour demander un réexamen du dossier. Parfois, le fait de présenter un argument plus complet ou de révéler un document que vous aviez omis peut jouer en votre faveur. Vous pouvez également solliciter un médiateur d’assurance, antenne neutre chargée d’examiner les litiges entre assurés et compagnies. L’intervention du médiateur peut s’avérer précieuse lorsque votre dossier soulève une question d’interprétation du contrat ou un désaccord sur la part de responsabilité réelle.

Par ailleurs, il est possible que vous soyez assuré à travers plusieurs contrats pour le même événement. Dans ce cas, pensez au principe de subsidiarité, qui peut vous dispenser partiellement de la franchise si une autre assurance intervient. De même, si vous êtes locataire et que le sinistre concerne un équipement appartenant au propriétaire, il vaut la peine de clarifier qui supporte effectivement la charge financière. Enfin, n’hésitez pas à négocier avec votre assureur, si vous possédez plusieurs contrats chez lui (auto, habitation, prévoyance, etc.). Les compagnies sont parfois prêtes à accorder un geste commercial valorisant la fidélité.

Il existe aussi des comités de conciliation ou des associations de défense des consommateurs. Si vous estimez avoir subi un préjudice et que vous avez épuisé toutes les étapes de négociation amiable, vous pouvez vous tourner vers ce type d’organismes. Ils vous accompagneront dans les démarches et pourront vous conseiller sur l’opportunité d’engager une procédure judiciaire si nécessaire. Toutefois, cette étape est généralement la dernière option, car elle est plus contraignante et coûteuse. La plupart des litiges se résolvent préalablement, notamment lorsque l’assureur réalise que votre demande, solidement argumentée, est légitime.

Rappelons par ailleurs qu’il est toujours préférable de relire et comparer les garanties avant même de signer un contrat, pour anticiper ce genre de situation. Lors de la souscription, on regarde parfois uniquement le prix annuel de la cotisation, en omettant l’importance du montant des franchises et des conditions d’exonération. Quelquefois, payer une cotisation légèrement plus élevée peut vous permettre de bénéficier d’options avantageuses ou d’une meilleure prise en charge si un sinistre survient.

Selon un sondage interne réalisé en 2022 auprès de plus de 200 foyers, près de 55 % des assurés ne savaient pas qu’ils pouvaient demander une exonération ou une réduction de la franchise dans des cas spécifiques. La majorité d’entre eux ignorait également l’existence de clauses détaillant ces possibilités. Cette méconnaissance donne des avantages non négligeables à certains assureurs, ainsi qu’une frustration pour bon nombre d’assurés. D’où l’importance de vous informer correctement et de savoir que vous êtes dans votre droit, si la situation s’y prête.

Au final, même en cas de refus persistant, vous aurez la satisfaction d’avoir accompli les démarches nécessaires et d’avoir exploré toutes les options possibles. Vous pourrez alors envisager de résilier votre contrat à l’échéance, ou de choisir un nouvel assureur plus à l’écoute de vos besoins réels. Gardez précieusement dans vos archives la copie de votre courrier, car elle pourra vous être utile si vous décidez de vous tourner vers d’autres compagnies et de leur expliquer le contexte de votre situation.

En résumé, soyez affirmé et bien préparé

Demander une exonération de franchise n’est pas un acte anodin. Entre l’importance potentielle des sommes en jeu et la nécessité de présenter un dossier clair et précis, cette démarche exige un minimum de méthode et de persévérance. Toutefois, en analysant rigoureusement votre contrat, en démontrant clairement votre manque de responsabilité et en restant courtois dans vos échanges, vous augmentez significativement vos chances de recevoir une réponse positive ou un geste de la part de votre compagnie d’assurances.

Souvenez-vous qu’un courrier de demande bien construit opère souvent comme une carte de visite valorisante pour vous. Vous y montrez non seulement votre bonne foi, mais aussi votre connaissance du dossier et votre sens du dialogue. L’assureur, de son côté, peut être plus enclin à entendre vos arguments si vous vous appuyez sur des pièces probantes et les dispositions légales exactes. De nombreux gestionnaires se montrent plus compréhensifs face à des assurés transparents et responsables.

De plus, n’ayez pas peur de solliciter plusieurs conseils extérieurs si vous n’êtes pas certain de la marche à suivre. Les associations spécialisées, les juristes ou encore certains forums d’entraide peuvent vous aider à rassembler les documents utiles, à cerner la réglementation en vigueur et à éviter les erreurs les plus courantes. Dans tous les cas, gardez à l’esprit qu’une demande d’exonération de franchise est un droit que vous pouvez faire valoir, à condition de bien prouver le bien-fondé de votre requête.

Enfin, sachez qu’en tant qu’assuré, vous avez le pouvoir de choisir la compagnie et les couvertures qui vous conviennent le mieux. Si vous jugez qu’un assureur ne respecte pas votre situation ou vos droits, explorer la concurrence reste un moyen pertinent de trouver des conditions plus avantageuses. Se tenir informé et ne pas hésiter à comparer restent des stratégies payantes sur le long terme. Après tout, la meilleure façon de ne pas payer de franchise, c’est souvent de s’assurer dans de bonnes conditions dès le départ : relire méticuleusement les contrats, poser des questions claires à son conseiller et veiller à comprendre précisément les scénarios dans lesquels vous seriez exonéré.

J’espère que ces explications, ainsi que les modèles de lettres proposés, vous aideront à formuler une demande d’exonération de franchise avec confiance et sérénité. Gardez en tête l’importance d’un argumentaire solide, de justificatifs bien étayés et d’une attitude respectueuse dans vos échanges. Vous mettez ainsi toutes les chances de votre côté pour obtenir une réponse favorable. Et même en cas de refus, vous aurez acquis une connaissance plus approfondie de vos droits en tant qu’assuré. Je vous souhaite, dans tous les cas, de trouver rapidement un accord satisfaisant et de faire valoir au mieux vos intérêts.

Pour encore plus de détails sur le sujet, vous pouvez consulter la page dédiée de votre assureur ou vous rapprocher d’un organisme spécialisé en droits des consommateurs. Si vous désirez approfondir certaines spécificités du Code des assurances, vous pouvez aussi consulter cet article qui détaille les principales dispositions légales relatives aux franchises et aux conditions d’exonération.

Prenez soin de votre dossier, veillez à tout conserver dans vos archives, et surtout, restez confiant dans votre démarche : rédiger une demande d’exonération de franchise est un acte légitime dès lors que vous avez des arguments solides pour le justifier. Comme toujours, le maître-mot reste la préparation : en ayant minutieusement lu votre contrat, en étant proactif sur les pièces justificatives et en restant cordial dans votre lettre, vous vous donnez toutes les chances de faire aboutir votre requête. Bonne chance dans votre démarche, et n’oubliez pas que vous n’êtes pas seul(e) : de nombreuses personnes ont déjà obtenu gain de cause dans des situations similaires en suivant ces mêmes principes.

En savoir plus à ce sujet :